PRIMAFRANCE

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mardi 13 mars 2012

REDUIRE L'INFLUENCE DES CONTRAINTES SPATIALES ET TEMPORELLE DANS LE DESIGN

Choses promises, choses dues!
Lors de notre dernier post, nous avions décidé de publier le texte de notre intervention lors de la conférence qui s'est déroulé le mois dernier au salon IMAGINA édition 2012.

Bonne lecture et à très bientôt, 

 Je vois…

Lorsqu’une personne comprend une idée, elle dit « je vois ».  Comprendre une construction complexe ou un système en utilisant les dessins 2D nécessite une connaissance initiale du projet. Contrairement au  model 3D, qui lui permet de communiquer  l’idée à un large publique  qui ne dispose pas forcément du même niveau d’information.  

360° …

La construction d’un projet nous affecte toujours; le bruit ; l’accès difficile, les paysages et l’environnement transformés, la perte des acquis et la peur du nouveau.
Le modèle 3D répond aux questions suivantes : Qu’est ce qu’on va construire ? Et à quel endroit ? Dans quelle mesure ce projet pourrait-il affecter l’environnement et  les gens qui y vivent ? A ce titre, il peut être utilisé comme outil de communication très efficace,  non seulement pour l’équipe du projet mais aussi pour «  les autres » qui n’en font pas partie. « Les autres » sont les habitants de la zone affectée, les agences d’état et  les entreprises. Ils peuvent bénéficier d’une vue à 360° de tout ce qui se passe au sein du projet et de tout ce qui se prépare.
Aujourd’hui, les Projets de construction ont beaucoup plus d’impact sur la  perception qu’en à le  public que sur les  équipes de projet qui, elles ont  la possibilité de gérer la situation.

Le monde utilisait le design 3D de manière efficace afin d’avoir une vision photo réaliste du future de notre monde
Si on prend quelques instants pour revenir au titre de cet article, il existe deux types de contraintes pouvant affecter le designer/architecte et les professionnels de la construction :
-          Contraintes Spatiales : liées au modèle 3D et à l’environnement du projet
-          Contraintes Temporelles : liées au temps consacré à la réalisation du projet

L’ESPACE …

La coordination spatiale (ou bien la détection des clashs) se fait aussi dans le monde 2D. L’utilisation d’une table lumineuse permet la vérification des dessins d’engineering 2D par des experts afin de détecter les conflits entre les différents métiers.
La coordination entre les métiers et les équipes est primordiale dans ce cas et nécessite une connaissance et une expérience spécifique.
Le même problème existe dans le monde de la 3D. Cependant, les solutions informatiques d’aujourd’hui accompagnent de manière significative l’expertise par rapport à l’époque de la table lumineuse.
Les applications permettent aux différents modèles 3D d’être importés et vérifiés entre eux. La même méthode peut être utilisée avec succès pour effectuer la coordination spatiale, non seulement au sein d’un immeuble mais aussi entre les différentes constructions (zones d’exclusion, limites de sécurité etc.). On peut donc élargir le scope des applications de cette méthode pour gérer des ensembles géographiques plus importants.

LE TEMPS…

La contrainte de temps est  présentée  d’abord, par la date de fin appliquée au  projet. Ensuite par la disponibilité des équipements, matériels et ressources humaines. Les tâches à réaliser et les dates sont arrêtées sur la base de ces éléments. C’est ainsi que le planning du projet est créé. Il indique les séquences des activités, à quel moment et par qui elles doivent être réalisées. Un planning bien structuré permettra de prévoir le chemin critique.
Lorsqu’on écrit de la musique, les symboles utilisés indiquent le son, la durée des notes et l’interprétation (piano, forte…).  Si on ajoute 100 instruments de musique dans un orchestre,  il est évident que la mise en œuvre devient plus compliquée…
Dans le processus traditionnel, le planning est créé séparément du modèle 3D. Il risque dans ce cas de ne pas contenir tous les détails nécessaires. 
Or rappelons-nous que les éléments sont gérés séparément. Ils peuvent être adjoints les uns aux autres pour des besoins d’analyses supplémentaires.
Aujourd’hui, nous avons découvert les deux contraintes, spatial et temporelle, qui affectent le projet. Découvrons maintenant ces effets et comment les minimiser avec BIM 4D.

UNE DIMENSION EN PLUS…

Il n’y a pas de contrainte de temps dans le modèle 3D puisqu’il  ne concerne que  les  formes  (dimensions) et l’espace. Les contraintes chronologiques sont rajoutées par le processus de construction lui-même. Les contraintes liées au temps sont donc représentées dans le planning de  construction.
En liant  le modèle 3D au processus de construction, nous passons de la dimension de rang 3 la dimension de rang 4. Le processus qui en résulte est celui appelé BIM 4D
Le modèle 3D indique l’espace tandis que le modèle 4D indique l’espace et le temps
Ce que le modèle BIM 4D apporte de nouveau est la possibilité au  publique et aux participants en charge de logistique de  voir les transformations, de suivre toutes les étapes de la construction du début jusqu’à la fin et le temps de réalisation à la minute prés.

LE PROCESSUS D’AUJOURD’HUI

Traditionnellement, Les activités de l’engineering et  de la planification, sont réalisées par des équipes différentes et probablement dans des endroits différents. Lorsque les deux équipe terminent le travail, le model 4D est créé en connectant les éléments du model 3D aux différentes tâches du planning
 En général, ce design met l’accent sur « l’objectif de la construction»  alors que le Management du Projet et les constructeurs mettent l’accent sur « les moyens de réalisation». Cette différence fondamentale génère deux types  d’information qu’il est  nécessaire de combiner.
Un certain nombre de pièges doivent être évités pour ne pas dénaturer l’utilisation du modèle 4D et du BIM
Il est primordial de répondre aux questions suivantes : Pourquoi et comment utiliser ce modèle ? Est-il un moyen de communication ou bien un vrai support de management ? Répondre à ces questions permettra la détermination du niveau des détails nécessaires ainsi que le contrôle du processus 4D
Le niveau  de différence des détails est l’un des problèmes essentiels liés au processus 4D. Les niveaux des détails pour le modèle 3D et le planning sont différents en raison de leurs objectifs respectifs
Parmi les problèmes constatés dans le processus 4D, la différence entre les niveaux des détails. Dans la mesure où les objectifs poursuivis par le modèle 3D et le planning sont distincts, le niveau de détail ne pourra qu’être différent
Pourquoi toutes  ces différences ? Elles sont dues au manque de communication (utilisée dans le processus)
La communication entre les différentes parties (L’Engineering et le Management du Projet de Construction) commence à un stade postérieur  du projet. Les équipes de construction découvrent ce qu’il faut construire et où l’ouvrage doit être réalisé bien trop tard. Ils doivent aussi effectuer le séquençage du projet en tenant compte des contraintes spatiales Etc.  Ce qui nécessitera éventuellement la modification du design et déclenchera un processus itératif jusqu’au moment où construction soit possible (dans les délais impartis) et que les prévisions du client soient réalisées.
Y a t-il une meilleure façon de procéder ?

ET PUIS…

L’un des grands promoteurs du modèle 4D utilise la phrase suivante dans son logo :
“Explorer les options, Manager les solutions” Cette maxime résume la situation !
Dans le monde idéal de la planification 4D, les équipes engineering et planifications travaillent en étroite collaboration dès le début du projet. Cet environnement améliore considérablement la communication entre les différents acteurs et permet ainsi aux deux composants ; le planning et le design, d’évoluer en même temps.
Il fournit le meilleur terrain de jeu où les experts en charge de la réalisation du projet peuvent proposer plusieurs scénarios en modifiant les éléments du design (le Design des expériences). Pourquoi ? En tenant compte des diverses contraintes du projet le plus tôt possible, les équipes  optimisent les solutions pour réaliser le projet. Même si les changements sont inévitables dans un projet, l’anticipation permet relever  les défis.
Gardons à l’esprit que tout changement dans les scénarios de construction engendrerait des coûts supplémentaires.
Lorsque les différentes équipes de projet travaillent ensemble, elles doivent utiliser le modèle numérique du produit. Utiliser le modèle 3D « Pur » comme moyen pour instaurer une vision et une compréhension commune constitue déjà une grande avancée.  Les spécialistes en séquençage utilisent aussi ce modèle, ils sont capables de prendre le BIM à part et d’établir les étapes réellement nécessaires pour la construction du livrable. L’équipe de séquençage communique l’information aux planificateurs qui en les combinant avec d’autres informations liées au projet, établissent le planning en plus du modèle. Ce processus permet une simulation quasiment en temps réel des différentes phases du projet.  Bref, d’autres acteurs tels que les estimateurs de coût, assureurs qualité, gestionnaires des risques, experts en marketing et communication peuvent utiliser ce model.

UN LONG CHEMIN DEVANT NOUS…

Les choses semblent être évidentes sur  le papier et en théorie, mais nous savons tous  qu’il est rare que les projets soient réalisés comme prévu même s’ils ont été bien planifiés.  La 4 D, comme les autres dimensions, peut contribuer de manière efficace à la bonne réalisation du projet, mais comme tout nouveau processus, elle peut contenir des pièges au moment de sa mise en place.
Il est nécessaire de revenir aux questions suivantes : quel est l’objectif du model ? Quelle est la stratégie d’organisation à appliquer dans le développement des  modèles 3D ?
Aujourd’hui, la plupart des logiciels utilisés dans le domaine de la construction (engineering) propose une des solutions qui soutiennent les méthodologies 3D. Cependant, il y a certains points à prendre en considération :
1-       La 4D ajoute la dimension temporelle au modèle (3D). A ce moment là, nous entrons dans le domaine de la Gestion de Projet. La Gestion de Projet a ses propres processus, méthodes, terminologie et normes (PMI, Prince II, AFITEP)
2-       La gestion du temps est l’un des domaines de la Gestion de Projet mais avec des outils et applications spécifiques
Les outils du CAD sont très efficaces dans le Management des différents modèles et permettent une excellente coordination spatiale.
Les processus de design  2D et 3D permettent la coordination de la modélisation de manière à éviter qu’à sa phase finale, deux objets occupent un même espace. Dans la Gestion de Projet, la coordination et la synchronisation permettes aux objets utilisés ainsi qu’aux différents participants de bouger.
Traditionnellement, lorsque la méthodologie du 4 D est appliquée, ils ont tendance à  confier l’application de la gestion du temps à l’une des plus importantes solutions de la planification (Ms Project ou Primavera) puisqu’ils n’ont pas leur propre outil de planification. Dans ce cas, les options sont limitées dans le planning établit directement du modèle 3D car deux différents outils devraient être utilisés au même moment.
Par ailleurs, ceci impose des charges aux sous-traitants qui sont appelés à utiliser un outil de management qui pourrait ne pas être celui qu’ils utilisent habituellement, ce qui va entrainer une réduction de la production, une augmentation du coût, une gestion plus compliquée des fournisseurs et des besoins supplémentaires en communication.
Lorsque nous parlons de la 4D, l’accent doit être mis sur la gestion du temps. Par conséquent, le logiciel choisi pour la simulation se doit d’être très efficace en matière de planification.
Il permettra aussi l’utilisation de différents outils de planification (Primavera, MS Project, NetPoint, Asta etc) et plusieurs formats CAD. Le logiciel permettrait ainsi de simplifier aux utilisateurs le téléchargement des données à partir des différentes sources et l’accès à une interface unique.
Les membres de l’équipe doivent être formés non seulement à l’utilisation du nouveau logiciel, mais aussi à la gestion de Projet en général. Même les experts en Engineering/Design doivent utiliser leur connaissance  en gestion de Projet pour participer à la mise en place de la 4D.
Les processus doivent être modifiés ou développés afin d’introduire des éléments nouveaux et expliquer un nouveau mode de travail.
Aussi, comme dans tous les projets, la communication est essentielle.  Les membres de l’équipe doivent être informés de ce qui ce passe dans le projet. Ceci est le seul moyen de maîtriser l’environnement
Ne croyez pas que si vous avez le 3D, vous êtes prêts pour les étapes suivantes. La fondation est bien évidemment posée mais un long chemin reste à faire !

 AU DELA DE LA 4D …

La création d’un modèle réaliste en 3D nécessite beaucoup de temps et beaucoup d’argent. Pourquoi ne pas utiliser les modèles déjà existants ? Beaucoup d’éléments sont utilisés pour l’analyse du Management et la prise de décision, tels que, les ressources, le coût, les risques la conformité et non-conformité. Tous ces éléments peuvent être liés au modèle 3D et utilisés par des experts spécialisés pour une meilleure réalisation du projet.
Le concept du BIM va au-delà de la modélisation 3D de la construction avec des dimensions supplémentaires

1.        La 5D :
       La 5ème dimension est construite à partir de la 4ème  dimension en ajoutant les éléments du coût au model. Il existe deux sources principales à cette dimension : le coût calculé sur la base des informations enregistrés dans les modèles 3D (en utilisant un logiciel spécialisé pour gérer les quantités) et l’information liée au coût enregistrée dans le planning y afférent (les ressources humaines et matérielles). La combinaison de ces divers éléments formé la 5ème dimension
2.         
            La 6D :
       La 6ème dimension est particulièrement  intéressante. Les praticiens ne sont pas tous d’accord sur ce que couvre la 6ème dimension : certains disent qu’elle concerne la gestion du cycle de vie (pour d’autres ceci est gérée par la 7ème dimension) et d’autres pensent qu’elle concerne la logistique et la durabilité. Dans la mesure où on évoque la notion de gestion de la logistique, pourquoi séparer cette dimension de celle du design et ne pas les gérer dans le processus d’ingénierie en cours ?

La 7D :

Cette dernière dimension concerne la gestion du cycle de vie du bâtiment et après la       construction. En effet, Cette phase transfère les informations relatives aux différents éléments du bâtiment au système de gestion pour faciliter la gestion de la maintenance et de la rénovation.


Notre prochain post: Intervention de PRIMAFRANCE sur les approches 4D à l'Ordre des Architectes de l'Ile de France.

La Rédaction 




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