PRIMAFRANCE

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mercredi 25 avril 2012

INTERVIEW 4D


Après le témoignage de Laurent Jourd’Heuil, Responsable du bureau d’Ingénierie Projets auprès du Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives, PRIMAFRANCE poursuit son recueil de témoignage autour de la 4D.

Aujourd’hui,  une interview  de Monsieur Philippe LALEVEE, 




Chef de projet au Centre d’Ingénierie de GRTgaz



A travers 10 réponses précises, Philippe Lalevée expose sa vision de la 4D appliquée au secteur des hydrocarbures. Après nous avoir livrée son analyse sur l’évolution des besoins en matière d’infrastructures gazières, il nous dresse un portrait de ses attentes sur la 4D et nous explique comment elle va les combler.   



Quelle est votre définition de la 4D ?
« La 4D, en général, c’est l’association de l’espace et du temps. Dans notre cas plus précis, c’est l’utilisation conjointe d’une maquette virtuelle 3D avec un planning »

Comment avez-vous découvert la 4D ?

« Lors d’un projet passé, un effort important a été fait sur le planning. Il visait à optimiser les interventions des différents acteurs en vue de tenir des objectifs « Projet ». Le travail passait par l’analyse des tâches planning critiques et de leur séquencement, et en parallèle, par l’étude du « terrain » via une maquette 3D, pour bien apprécier la situation, les encombrements, et évaluer les solutions possibles etc… La maquette n’était pas liée au planning. Elle ne présentait que la vision finale mais le rapprochement des outils était fait.
Et Primafrance qui travaillait avec nous sur ce projet, m’a indiqué qu’il existait des outils intégrés, dont Synchro 4D. Sa vocation était justement de faire dialoguer le planning et la maquette 3D de façon dynamique. »

Comment imaginez-vous l’application de la 4D à votre industrie et en particulier à votre métier ?

« Je pense que la 4D peut être un outil fort utile pour mener à bien nos projets de construction d’infrastructures gazières.
Elle doit nous aider à mieux anticiper les phases de construction en permettant une simulation dynamique du chantier et donc une meilleure anticipation des problèmes.
Elle doit permettre un meilleur dialogue entre les mondes de la conception, ceux de la construction et ceux du contrôle de projet. »


Quels sont, selon vous, les bénéfices de la 4D pour votre secteur ?

« Nous sommes devant un programme d’investissements important avec des ouvrages d’une complexité nouvelle compte tenu des diamètres et du tonnage des tuyauteries travaillés, jamais vus, jusqu’à présent, en France. Ces travaux posent des problèmes nouveaux ou d’acuité accrue et la 4D peut certainement nous aider à les résoudre. J’en attends un gain en matière de sécurité des personnes pendant la construction, de planning et plus généralement une minimisation des risques et des aléas, donc des coûts. »

Voyez-vous des obstacles à son utilisation (maintenant et dans le futur) ?

« La mise en place d’une nouvelle façon de travailler est forcément difficile. Il y a des difficultés culturelles importantes. Par ailleurs, nous devons trouver des solutions techniques pour que les outils 3D et 4D soient bien en phase. Un appui par un prestataire expérimenté sera peut être une solution. Le prix du ticket d’entrée reste aussi un frein. »

Pensez-vous que la 4D en tant qu’approche de travail pourrait être déployée au sein de votre entreprise ? Si oui à quel horizon ?

« Le sujet est à l’étude pour un ou plusieurs tests opérationnels lancés  au cours de l’année »

Quelle est votre vision de la 4D dans le futur ?

« Incontournable tout comme la CAO/DAO l’était il y a 15 ou 20 ans avant de remplacer la planche à dessin. »

Est-ce que selon vous la 4D va durablement impacter les métiers de planificateur et d’ingénieur de bureau d’étude ?

« Indubitablement. Ce n’est qu’une question de temps »

La 4D = 3D + le temps : Comment voyez-vous l’ajout d’autres dimensions (le coût appelé 5D/ l’approvisionnement 6D/ la gestion du cycle de vie 7D…) ?

« Nous sommes déjà engagés pour intégrer le coût à la 3D. Pour les autres dimensions évoquées, pourquoi pas mais je me méfie quand même un peu des « grosses machines » tout intégrées qu’on n’arrive plus à comprendre et à faire marcher correctement. »

Si vous deviez résumer la 4D pour vous ce serait quoi ?

« La 4D est certainement un nouvel outil incontournable pour mieux préparer les chantiers et maîtriser les risques liés à la fin du projet. »







jeudi 19 avril 2012

REFLEXIONS AUTOUR DE LA 4D


L’approche 4D depuis quelques temps a fait une véritable percée dans le domaine de l’innovation et de la technologie. PRIMAFRANCE souhaite en faire partager la communauté SYNCHRO à travers des retours d’expérience et des réflexions.

Aujourd’hui,  le témoignage de Monsieur Laurent Jourd'Heuil


Laurent Jourd’Heuil est Responsable du bureau d’Ingénierie Projets auprès du Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives, et
Membre de l’Institut de Recherche sur la Fusion par Confinement Magnétique.





Monsieur Jourd’heuil expose sa vision de la 4D. Il prend comme point départ la planification et en décrit les bénéfices dans le cadre d’une approche intégrée des outils (planning, CAO/DAO, calcul) et des équipes de travail.

« Le principe de la planification est d’envisager de manière réaliste un ensemble d’activités phasées dans le temps pour délivrer un produit, un service. Comprendre, analyser et communiquer autour d’un planning n’est pas chose aisée.  Convaincre un décideur ou une autorité de régulation l’est encore moins.

Un outil de 4D comme synchro doit être tout d’abord envisagé comme un outil d’aide à la décision surtout pour des systèmes et environnement complexes. En couplant les éléments de planning avec des objets 3D de CAO, il devient élémentaire de faire comprendre la logique du scénario présenté.

Synchro étant un outil de planification avant tout, il permet également de confronter le scénario  aux éléments de coûts, de ressource et de risques.

La force de la 4D, c’est également de favoriser le travail de l’équipe projet autour des travaux de CAO et de planification.
C’est enfin la possibilité de vérifier que des groupes d’activités et interfaces ne sont pas oubliés, que les séquences et co-activités sont réalistes et validées

Notre vision est que de tels outils font partie d’une seule et même plateforme de conception intégrant les éléments de CAO (par ex. CATIA), de planification (par ex. synchro) et de calcul de dimensionnement (ANSYS, FLUENT, ASME, RCC) pour des systèmes complexes. La visualisation en 3D des phases de construction, d’opération, de maintenance ou de démantèlement offre la possibilité de partager la même vision du projet. Ce sont ces éléments que nous avons développé au CEA et avec ITER. »