PRIMAFRANCE

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mercredi 10 août 2016

RÉFLEXIONS SUR LE BIM et la 4D

GARDER LE CAP

A vouloir globaliser les approches BIM,  on assiste à un mouvement de balancier inverse:

Mise en oeuvre - Il faut bien commencer par quelque chose. Dire d'une maquette qu'elle dispose d'un ensemble d'informations pouvant être utilisé par chaque corps d'état est un premier pas. Pour autant cela ne permet pas de répondre aux questions suivantes : 1 maquette ou plusieurs ? Qui fait la maquette ? Comment passe-t-elle de main en main ? est-ce nécessaire ? etc.
Devant le nombre de questions dont la multiplicité des réponse donnerait le vertige. Il ne faut pas parler de BIM mais des BIM(s).

Structuration - Si la tentation est grande de vouloir organiser le BIM en séparant chaque étape et en y donnant une dimension (3D, 4D; 5D etc...) il faut également se tourner vers ceux qui animent le BIM. Qui sont-ils? Quel est leur profil, leur compétence ? Le métier est à inventer. (On parle de BIM manager, 4D planer, de 3D designer de 5D CAD Economiste, 3D BIM facility Manager etc...)

Le cadre légal - la loi MOP existe depuis de nombreuses années. Elles est souvent utilisée par les professionnels dans le secteur privé alors qu'elle ne concerne à priori que le secteur public. Si à cette distorsion doit s'ajouter le Numérique, quel est la véritable place du BIM?   
Les réponses ne sont pas unanimes; certains optent pour une réforme de la réglementation, d'autre pour un aménagement contractuel. Que dit la loi sur la commande publique  en matière de BIM ?  

PAS DE COMPROMIS, JUSTE DE LA LOGIQUE SÉQUENTIELLE

"Nous ne sommes pas à l'Ecole des Fans" - Et tout le monde n'est pas ex aequo.  

Système intégré /système éclaté - résoudre les conflits, les divergences de vues, les oppositions n'impliquent pas de demi-mesure. Si on est capable de répondre aux questions " Que veut-on faire en BIM" et "Comment veut-on le faire", le projet sera un succès quelque soit son périmètre et les moyens mis en oeuvre.
Il faudra se doter d'un modèle 3D, mais est-ce que cela implique que vous devrez être concepteur du modèle ? 
Vous devrez disposer d'information sur le modèle. Qui a dit que vous serez celui qui implémentera les attributs sur les objets 3D ?  
Doit-on couvrir les 7 dimensions pour faire du BIM ? Peut-on se passer de 3D ?

Ces deux extrêmes nous montrent qu'il faut se situer dans une logique de projet pour savoir où placer le curseur.
Le déploiement peut se faire par étape successive sur un ou plusieurs projets à condition de ne pas brûler les enchaînements logiques des étapes et de rester en phase avec les objectifs poursuivis.
il n'y a pas une école du BIM, il y a des principes :mettre en cohérence et assurer la continuité informationnelle et une variété de moyen de les mettre en oeuvre.
La tentation de certain à utiliser une suite logicielle capable de couvrir le périmètre complet du projet sous prétexte d'une vision collaborative est une solution complexe. Chaque organisation dispose de ces outils propres. Les choix retenus sont distincts.
 Alors que A  choisira la solution X, l'entreprise B s'orientera vers la suite logicielle Y. Mais attention, Il n'y a pas de bon ou mauvais outils, il y a des utilisations différentes en fonction des métiers, de la taille des organisations, des ressources qui les composent. Ce qui compte c'est la performance.
Eviter le "tout-intégré" n'implique pas non plus de travailler de façon totalement éclatée. Chacun sa compétence chacun son outil et la continuité informationnelle disparaît. Alors quelle solution ?

QUELQUES RÉPONSES APPLIQUÉES AU BIM CONSTRUCTION 

Travail autonome et interconnecté - L'important n'est pas l'outil en soi mais comment le flux d'information passe d'un outil à un autre. Il est important de permettre à chaque organisation de traduire dans la réalité de construction, la place contractuelle qu'il a choisi. 
SYNCHRO 4D dispose d'un atout car l'intégration des différents formats et l'interopérabilité en font une "surcouche" logicielle  bénéficiant d'une certaine maturité sur le marché.
Un dialogue asymétrique  voulu-  la 4D se nourrit de maquette numérique  mais elle ne crée pas d'objets 3D, tout au plus elle peut les subdiviser ou bien les regrouper. Il n'y a donc pas de fonction export 3D dans le système qui soit utilisée pour faire de la 4D.
L'objectif consiste ne pas toucher à l'intégrité d'un modèle et à ne pas confondre les rôles. Lorsqu'un ingénieur méthode ou bien un conducteur travaux décide de découper son voile en plusieurs sections, ils tiennent compte de la réalité de construction mais cela ne signifie pas que l'on ait touché à l'intégrité du design. Si cela devient le cas, il faut repasser au Bureau d'Etudes et refaire les calculs. On repart dans un cycle de design.L'exigence d'autonomie est donc bien respectée. Elle est même voulue.
Une approche planning renforcée et enrichie  - la 4D peut être définie comme la représentation visuelle et dynamique d'un planning à l'aide d'une maquette numérique. Le planning décrit à travers une séquence de tâche les opérations et actions à mettre en oeuvre pour construire, assembler, édifier.
Pour autant, il arrive que le mouvement d'un objet 3D implique un détail de tâche non prévu à l'origine dans le planning. Or ce détail a lui même une durée, un positionnement dans le calendrier. Il est donc nécessaire de le mentionner dans le planning. Il permettra aussi d'en mesurer les conséquences en cas de retard ou d'avance de phase (Impact lors de la remontée de l'avancement). SYNCHRO est un outil bi-directionnel au niveau du planning. On peut créer des tâches à partir des objets 3D, et exporter son planning 4D. L'intégrité de l'ordonnancement n'est pas remis en cause, le niveau de détail donnera la mesure de la représentation visuelle et permettra de mesurer les impacts des avances ou retard de phase lors de la remontée de l'avancement.
La gestion des simulations  - L'objectif de la 4D ne repose pas sur sa réalisation mais sur son utilisation. Autrement dit, faire une 4D est un préalable, mais jouer une simulation 4D, analyser les chocs spatio-temporels, trouver des solutions et modifier en conséquence le planning, c'est le vrai travail. Qu'on ne s'y trompe pas. la 4D est un support de travail permettant de voir là où il fallait imaginer précédemment. Mais ce n'est que parce qu'on est en mesure de jouer une séquence et de l'ajuster que la 4D à du sens. Sinon elle se résume à faire un film. Rien de plus.
Relever l'avancement et mesurer les impacts  -  Le débat sémantique entre "suivre" un avancement et "mesurer" un avancement n'aura pas lieu . Nous nous inscrivons dans une vision de pilotage du projet par le planning et non dans une vision de simple constat. La 4D, c'est à dire la traduction visuelle de cette avancement, n'aurait aucun sens si on se bornait seulement à "regarder" le retard ou les avances de phases. L'important reste la mesure des impacts sur le reste à faire. Dans un planning traditionnel on voit l'impact sur le temps et le budget. En 4D on mesure l'impact sur l'espace. Or l'espace reste avant tout la contrainte majeure de réalisation (si on manque de place on ne peut pas physiquement faire ou bien il faut trouver d'autres moyens de faire tout en étant sécurisé). Lorsqu'une nouvelle solution émerge, elle va également avoir un impact sur le temps et sur le prix.   La gestion de la co-activité est aussi intéressante dans la priorisation des tâches à accomplir. Gérer un impondérable c'est bousculer le scénario initial, mais jusqu'où ? Quelle conséquence si on inverse une séquence pour contourner un problème? Le point d'impact de la coactivité peut se révéler 6 mois après et non dans les semaines qui suivent. En replanifiant et en déroulant le nouveau scénario, la 4D permettra de le repérer, le mesurer, trouver des parades ou bien revenir sur le problème initial en acceptant finalement de  prendre du retard compte tenu des risques futurs.

Pour garder son efficacité, le BIM CONSTRUCTION (BIM 4D) doit pouvoir être mis en oeuvre à travers un process de travail collaboratif, réfléchi et disposer d'un outil flexible pour accepter les contraintes de chacun tout en offrant une performance suffisante pour l'ensemble. Synchro permet de travailler de façon autonome pour chacun mais en interconnexion avec tous.



La Rédaction